Comme vous le savez peut-être, un produit reconditionné est un produit qui a été contrôlé par un professionnel avant d’être remis en vente sur le marché pour une seconde vie (si le processus de reconditionnement vous intéresse, rendez-vous sur notre article dédié à ce sujet pour en apprendre davantage). Cependant, comment savoir si le professionnel vers qui l’on se tourne effectue des contrôles sérieux et si on peut être sûr de la qualité de ses produits ? C’est là que les labels entrent en jeu ! Ils permettent d’apporter une garantie sur la qualité d’un produit, et ainsi, rassurer les consommateurs. Dans cet article, on vous en dit plus sur les labels du reconditionné.
À quoi sert un label ?
Les labels sont un gage de qualité pour un produit ou un service. Ils permettent aux consommateurs de savoir qu’une entreprise respecte certaines normes définies par le label en question dans un cahier des charges. Ils sont donc une garantie, mais permettent également une certaine visibilité pour les marques et produits labellisés. Il existe de très nombreux labels que vous connaissez certainement : AB (Aliments Biologiques), made in France pour les produits fabriqués en France, AOP (Appellation d’Origine Protégée), Label Rouge... Cependant, dans le milieu du réemploi, aucun label n’avait vu le jour jusqu’à présent.
Le label Rcube : RecQ (Reconditionnement de Qualité)
Qu’est ce que Rcube ?
Rcube est une fédération d'acteurs du réemploi. Il s’agit d’une association de la loi 1901 à but non lucratif né en 2004, qui regroupe pas moins de 200 acteurs qui travaillent autour de l’économie circulaire. Dans le but de réduire la production de déchets, Rcube souhaite développer la Réduction, la Réutilisation et le Réemploi.
Pourquoi mettre en place un label pour les produits reconditionnés ?
En Mai 2020, la DGCCRF (Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes) a réalisé une enquête qui révèle que près de la moitié des professionnels ne délivrent pas d’informations suffisantes aux consommateurs. De plus, lors de cette enquête, la DGCCRF constate des manquements aux dispositions du Code de la Consommation en matière de garantie, mais également des difficultés pour que le client puisse connaître le réel état d’un produit reconditionné. Effectivement, dans le panel des produits reconditionnés, il existe des qualités d’articles très variées, et chaque vendeur établit ses grades qualités comme il le souhaite.
Nous avons interrogé Lorraine Le Baud, membre de Rcube, qui nous confie que le label RecQ a été mis en place suite à ce double constat : le marché de l’occasion est en plein essor, cependant, il y a une réelle hétérogénéité au niveau de la qualité des produits du reconditionné. Elle ajoute qu’il a deux objectifs : celui de rassurer les consommateurs sur la qualité lors de l’achat de produits reconditionnés, et ensuite, celui de fédérer les bonnes pratiques tout en réduisant les déchets. En effet, ce label vise à professionnaliser un secteur encore trop peu encadré, en définissant des standards qualité.
Qu’est ce que le label RecQ proposé par Rcube ?
RecQ pour “Reconditionnement de Qualité”, est le premier label européen sur les produits reconditionnés. Il a pour but de garantir la qualité des produits en proposant un cahier des charges strict qui doit être respecté à tous les niveaux (collecte, reconditionnement et distribution). Ce cahier des charges est évalué par un organisme certificateur tiers. Pour les 3 ans à venir, c’est l’organisme Dekra Certification qui en est chargé. Avec ce label, le produit dispose de garanties bien plus importantes que ce que la réglementation met en place. En achetant un produit labellisé RecQ par Rcube, vous avez l’assurance d’une traçabilité dans le processus de reconditionnement, ce qui permet d’avoir une réelle transparence sur l’état réel du produit et des réparations qui ont été effectuées par les professionnels du reconditionné.
Quels sont les produits éligibles au label ?
Aujourd’hui, le label s’applique à trois catégories de produits : les smartphones, les ordinateurs et les pneus de véhicules de tourisme. Lorraine Le Baud précise qu’au cours de l’année 2021, Rcube souhaite étendre son label à d’autres familles de produits, comme le gros électroménager, les jouets, et la motoculture par exemple. De manière générale, Rcube souhaite faire valoir son label à tout produit qui entraîne un enjeux de sécurité ou un enjeux technologique.
Comment se faire labelliser en tant que professionnel ?
Vous pouvez effectuer un auto-diagnostic très rapidement, et ce, directement sur le site de Rcube. Cela vous permettra dans un premier temps de voir si vos produits sont éligibles, ou non. Lorraine Le Baud explique que pour se faire labelliser, il suffit de soumettre un dossier de candidature composé de documents administratifs et d’une charte réemploi responsable, qui sera examiné. Dekra Certification, l’organisme mandaté par Rcube pour les trois prochaines années, effectuera également un audit, qui consiste en une analyse documentaire, une visite du site de reconditionnement de vos produits, mais aussi des interviews avec les salariés. À la suite de cet audit, Dekra Certification émet un rapport. Si lors de l’examen du rapport d’évaluation, les membres du comité de labellisation, composé de membres adhérents à Rcube ainsi que d’experts, votent favorablement, vous obtiendrez alors le label qualité reconditionné par Rcube pour une durée de 3 ans.
Quelles sont les conditions pour être labellisé ?
Rcube a mis en place une liste de critères à respecter pour pouvoir espérer obtenir le label RecQ. Ce cahier des charges a été élaboré par des acteurs du reconditionnement afin d’être le plus complet possible. Des spécificités à chaque produit s’ajoutent à une liste de critères communs, comportant par exemple la traçabilité, la transparence, les modes de traitement des déchets, le service après-vente, etc. Un extrait du cahier des charges est disponible sur le site de Rcube, et vous pouvez également faire la demande de l’intégral.
Quelles sont les prochaines étapes pour le label RecQ ?
Labelliser de nouveaux professionnels et décliner davantage le référentiel pour de nouvelles catégories de produits sont les deux objectifs de Rcube pour cette année d’après Lorraine Le Baud. Le 15 avril, la fondation a organisé un webinaire sur “comment structurer un secteur du réemploi de qualité ?”, lors duquel a été remis le premier certificat de labellisation.
Existent-ils d’autres labels pour le reconditionné ?
Rcube est actuellement le premier et seul label à proprement parler sur les produits reconditionnés en Europe. Cependant, il existe d’autres systèmes qui permettent de savoir si vous pouvez accorder votre confiance à un produit ou une entreprise. Vous pouvez par exemple vous renseigner sur les certifications ISO qui peuvent être un gage de confiance. Il s’agit d’un document délivré pour 3 ans qui garantit qu’un produit, un service ou un processus, respecte un certain nombre de critères préétablis. En voici deux exemples : la norme ISO 9001, qui définit un certain nombre d’exigences sur la qualité du processus interne, et la norme ISO 14001, qui elle traite des engagements environnementaux. L’affichage environnemental peut d’ailleurs lui aussi vous éclairer sur la qualité d’un produit.
Il est mis en place par l’ADEME en 2009 suite aux Grenelles de l’environnement et a pour but de sensibiliser les consommateurs sur l’impact environnemental d’un produit. Il s’agit d’une note entre A et E attribuée suite à l’évaluation de l’ensemble du cycle de vie d’un produit. Il existe aussi d’autres outils qui peuvent garantir la qualité d’un produit comme par exemple le label LONGTIME®, un label indépendant qui décerne une certification aux produits robustes, qui durent dans le temps.
L’indice de réparabilité, mis en place par le gouvernement au début de l’année 2021, permet quant à lui de connaître le degré de difficulté à réparer un produit.
Enfin, le Back Label est une initiative propre à Back Market qui souhaite récompenser ses meilleurs vendeurs en les mettant en avant sur son site. Selon Back Market, seul 1 marchand sur 3 est finalement accepté sur la marketplace et des contrôles continus permettent de s'assurer que la qualité est constante. Si le Back Label n'est pas (encore ?) certifiant car il n'est pas décerné par un organisme indépendant, les critères d’obtention sont explicitement partagés et le label a le mérite d’aider le consommateur à trouver les vendeurs les plus fiables.